Les états internes
Les états internes sont le reflet de ce que nous sommes à un moment donné, à un moment précis.
Un pilote de formule 1 est capable de déceler une variation infime du moteur de sa voiture ou d’une pièce quelconque de son véhicule. Il peut donner à ses mécaniciens des informations d’une précision inouïe sur l’état mécanique de son bolide.
Nous sommes ce pilote extraordinaire à bord de notre corps et de notre esprit. Nous sommes capable, avec un peu d’attention, de ressentir dans quel état d’énergie nous nous trouvons à un instant donné. Il suffit simplement, comme le pilote, d’être conscient de ce qui se passe à bord, de le ressentir et de l’observer en laissant tout jugement en dehors de cette observation. D’être simplement concentré sur l’observation.
Les E.I. sont les indicateurs très précis de ce que nous sommes. Ce que nous percevons par nos sens va engendrer un sentiment, une émotion (même infime) et cela va modifier ou sculpter notre comportement, nos expressions. Les trois éléments (perceptuels, cognitifs et comportementaux) vont s’influencer les uns les autres et engendrer l’E.I.
Lorsque le pilote rentre au stand, il donne les informations aux mécanos afin que ces derniers puissent effectuer les fins réglages de la mécanique pour obtenir le maximum des performances du moteur.
Lorsque nous prenons conscience de notre E.I. il devient vraiment facile de modifier le niveau d’énergie dans lequel nous nous trouvons. Il suffit de peu de pratique et de beaucoup de conscience, d’attention, d’observation et toujours sans jugement.
Les E.I. se classent en deux groupes principaux avec chacun un niveau qualitatif opposé.
Les états de hautes énergies plaisantes : qui suscitent la motivation, l’excitation, la joie, l’intérêt, l’euphorie,…
Les états de basses énergies plaisantes : le calme, la sérénité, l’équilibre,…
Les états de hautes énergies déplaisantes : la colère, l’impatience, la frustration, …
Les états de basses énergies déplaisantes : la tristesse, la mélancolie, l’ennui, la peine,…
Les énergies plaisantes sont appelées « aidantes » dans le sens où elles nous portent et nous aident dans nos réflexions, nos pensées, nos décisions. Elles libèrent nos potentiels et notre créativité.
Les énergies déplaisantes sont appelées « limitantes » dans le sens où elles nous empêchent de prendre des décisions justes et équilibrées, elles nous enferment dans des états « restrictifs » et fermés. Elles bloquent nos potentiels et notre créativité.
Il n’y a pas d’énergie bonne ou mauvaise, il existe des états porteurs ou des états restrictifs d’actions, de décisions.
Le manque de confiance est la résultante d’un E.I. de basse énergie déplaisante qui va limiter l’action et empêcher le potentiel de l’individu de s’exprimer. On ne peut pas parler d’échec au sens strict mais de barrières empêchant l’atteinte de la réussite. Car la réussite était possible.
A l’inverse, la confiance en soi est la résultante d’un E.I. de basse énergie plaisante qui va autoriser le risque, engendrer l’audace et la créativité et assurer le comportement de l’individu dans la justesse de son geste. La barrière a été levée et le chemin est libre.
Apprendre à identifier ses E.I. est un des outils merveilleux de l’intelligence émotionnelle car ceci permet de passer facilement d’un état à un autre. Notre cerveau et notre corps sont des instruments un milliard de fois plus perfectionné que le plus sophistiqué des bolides de F1. De plus, il ne faut pas être ingénieur pour identifier ces états, il suffit simplement d’être conscient, c’est tout. Etre dans la conscience de ce que nous sommes, sans jugement, en observateur.
Nous ne sommes pas ce que nous faisons, nous faisons ce que nous sommes au moment précis de ce que nous sommes.
Tel les mouvements du sable, les E.I. sont changeants et varient constamment en fonction de nos perceptions et de la manière dont nous interprétons les événements. La pierre se façonnera en fonction de l'érosion de ses mouvements.
Didier DROUVEN
Sophrologue - Coach I.C.F. certifié